Ces deux diamants sont décernés aux individus et aux groupes qui ont mis en place un processus, une méthode, une technologie ou tout autre moyen éprouvé visant l’amélioration continue de la qualité des soins ou des services dispensés.

Les deux prix de cette catégorie étaient présentés par le Comité des médecins, dentistes, pharmaciens et sages-femmes (CMDPSG) ainsi que par le Comité des usagers du CHU de Québec-Université Laval.
 

Gagnants 2025 :

 

Introduction, développement et utilisation de nouveaux tissus pour les vêtements compressifs des grands brûlés

Chez les grands brûlés, le port de vêtements compressifs joue un rôle crucial dans le processus de guérison. Cependant, il est reconnu que l’observance des patients à ce traitement doit être améliorée afin de réduire les séquelles ainsi que le besoin de traitements ultérieurs (chirurgies, laser, injections de cortisone…).

Le Centre d’expertise du CHU a la chance unique de disposer d’un atelier de couture pour la confection de vêtements compressifs. Afin d’améliorer le confort et l’efficacité des vêtements offerts ainsi que l’observance à ce traitement, l’équipe a voulu intégrer des tissus plus performants, plus confortables et ayant un niveau de compression répondant aux recommandations médicales à son offre de service.

Pour atteindre ces objectifs, l’équipe a analysé les données probantes, s’est procuré un appareil pour mesurer la compression (uniquement offert en Europe), a fait des recherches pour trouver les meilleurs tissus, puis a effectué des tests ainsi qu’une collecte de données auprès des patients afin de s’ajuster aux besoins et aux commentaires en cours de projet.

Grâce à cette initiative, les tissus maintenant utilisés offrent un meilleur confort, une protection solaire, un niveau de compression répondant aux données probantes, des modèles plus attrayants et une gamme de couleurs élargie. De plus, les coûts associés à la confection et aux ajustements ont été réduits, puisque ces étapes s’effectuent plus rapidement avec le nouveau tissu. 

Les participants à ce projet innovant, dont les ergothérapeutes du CHU, sont fiers d’offrir des soins optimisés qui favorisent une expérience positive pour chaque patient et des vêtements compressifs comparables à ce qui se fait de mieux dans le monde.

 

Ensemble, vers un épisode de soins plus fluide et planifié : la tournée multidisciplinaire en médecine pédiatrique

L’unité de médecine pédiatrique du Centre mère-enfant Soleil reçoit plus de 4 800 patients par an. Afin d’améliorer la communication interprofessionnelle, la fluidité de l’épisode de soins ainsi que le partenariat avec le patient et sa famille, un projet de tournée multidisciplinaire a été testé à l’été 2023, puis officiellement instauré en juin 2024. 

Ainsi, du mardi au vendredi, selon l’horaire préparé par l’assistante infirmière chef, les pédiatres, résidents, externes, infirmières, pharmacien et, au besoin, autres professionnels, visitent les jeunes patients hospitalisés dans l’unité. 

En plus de créer une dynamique positive dans l’équipe, cette tournée facilite grandement la communication, favorise la transparence et permet à chacun de poser des questions et d’exprimer ses préoccupations. La tournée offre également un contexte favorable aux activités d’enseignement alors que les apprenants bénéficient de l’expérience et des savoirs des pédiatres. Enfin, les infirmières ont l’occasion de mettre de l’avant leur leadership infirmier en contribuant activement au plan de traitement du patient.

À l’issue de la tournée, le plan d’hospitalisation est connu de tous, intervenants, patient et famille, ce qui favorise la coordination et la continuité des soins. La tournée multidisciplinaire améliore également l’expérience d’hospitalisation en plaçant la famille au centre du processus et en lui permettant de contribuer aux échanges concernant le traitement de l’enfant. 

La tournée multidisciplinaire de l’unité de médecine pédiatrique a inspiré l’équipe de l’unité de chirurgie-cardiologie pédiatrique qui teste présentement la formule et l’adapte à sa réalité. Il est fort à parier que d’autres collègues voudront aussi adopter cette méthode de prise en charge multidisciplinaire qui fait déjà ses preuves! 


 

Finalistes 2025 :

 

Réalisation d’une deuxième salle de monitoring EEG et amélioration de l’offre chirurgicale

Le projet d’une deuxième chambre de monitoring d’électroencéphalographie pour le diagnostic et la chirurgie de l’épilepsie a permis de réduire les délais d’attente ainsi que d’améliorer la précision des diagnostics et l’expérience patient, tandis que les cas de chirurgie complexe sont maintenant traités sur place au lieu d’être dirigés vers Montréal. 

Du côté des intervenants, le travail est optimisé par des formations sur l’épilepsie et sa prise en charge. De plus, dans ce nouvel aménagement, les technologues sont aux premières loges pour détecter une crise dès ses premiers signes. C’est pourquoi leur champ de pratique a été élargi pour leur permettre d’injecter un produit de contraste pour localiser le foyer épileptogène, puisqu’il est nécessaire que l’injection se fasse dès les premières secondes d’une crise. 

Le nouvel aménagement permet de réaliser des enregistrements de haute qualité qui aident à localiser avec précision la zone du cerveau à l’origine des crises. Cela est essentiel pour que la chirurgie soit efficace et offre les meilleures chances de guérison ou d’amélioration de la qualité de vie. 

Depuis son ouverture à l’hiver 2024, 34 patients adultes et 3 patients pédiatriques ont été hospitalisés dans cette chambre, et une jeune patiente a même pu avoir une chirurgie, une première au Québec! 

L’impact de cette initiative optimise les résultats chirurgicaux ainsi que la qualité de vie de la clientèle. De plus, cette approche novatrice renforce la position de référence du CHU en neurologie. Enfin, elle offre un accès à des données de haute qualité utiles pour la recherche sur l’épilepsie. 

 

Des initiatives pour optimiser la qualité des soins et la gestion du temps tout en utilisant judicieusement les ressources à la clinique externe de L’Hôtel-Dieu de Québec

Le personnel infirmier doit souvent effectuer des tâches qui sortent de son champ d’expertise. Afin d’améliorer l’efficacité du travail et l’expérience employé, l’équipe des cliniques externes de L’Hôtel-Dieu de Québec a développé trois stratégies originales. 

La première concerne les tests épicutanés d’allergies. Auparavant, l’infirmière consacrait jusqu’à 10 heures par semaine à la préparation de la clinique et jusqu’à 30 heures par mois pour la gestion du matériel. Aujourd’hui, ces tâches sont réalisées par un assistant technique en soins de santé (ATSS), ce qui dégage minimalement 50 heures par mois de temps infirmier!

Cette initiative a été reproduite en ORL où, en remplacement de l’infirmière, un ATSS ou un préposé aux bénéficiaires assiste l’otologiste pour les nettoyages d’oreille et les paracentèses. Les heures ainsi dégagées sont notamment utilisées par l’infirmière pour retourner des appels de patients et pour effectuer une vigie des prérequis de rapports de pathologie obligatoires pour la visite.

Le modèle a également été importé en plastie, où l’infirmière auxiliaire devait faire appel à une infirmière chaque fois qu’une immobilisation devait être installée ou retirée, à moins d’avoir suivi une formation spécifique. Après concertation avec l’Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec ainsi que la Direction des soins infirmiers, les infirmières auxiliaires du CHU sont maintenant autorisées à retirer les attelles et les attelles plâtrées sans formation spécifique. Néanmoins, un infirmier auxiliaire a suivi cette formation; il est ainsi devenu une référence et libère du temps à l’infirmier clinicien d’oncologie musculo-squelettique. L’impact de ces ajustements sur la fluidité et la continuité des soins est majeur.

Ces trois stratégies optimisent la qualité des soins, la gestion du temps et l’utilisation des ressources. Les bénéfices sont énormes pour les patients, mais également pour les intervenants qui ont acquis de nouvelles responsabilités et sont valorisés dans leur rôle. 

 

Centre intégré de cancérologie : tout mettre en place pour améliorer l’expérience patient

Le Centre intégré de cancérologie (CIC), ouvert depuis mai 2022, regroupe les activités de cancérologie ainsi que celles d’enseignement et de recherche. 

Ses cliniques externes ont été organisées par clientèles (« siège tumoral »). Ainsi, ce sont les membres de l’équipe soignante qui gravitent autour du patient, ce qui évite à ce dernier des visites multiples. Ce fonctionnement améliore la collaboration interdisciplinaire, l’efficience et l’expérience du patient. 

Un centre de prélèvements spécifique et le Service d’intervention rapide en oncologie (SIRO) ont également été créés, ce qui évite aux patients des déplacements supplémentaires ou des visites à l’urgence où ils risqueraient d’être exposés à des pathogènes particulièrement dangereux pour cette clientèle immunodéprimée.

Le CIC a été conçu selon les principes de l’architecture de guérison. La couleur turquoise, représentant l’air et l’espoir, favorise le calme. Les immenses parois vitrées font entrer la lumière et ouvrent sur le jardin intérieur, ce qui agit positivement sur l’état d’esprit et la guérison. Même le secteur de la radiothérapie, logé au rez-de-chaussée plutôt qu’au sous-sol, bénéficie d’une abondance de lumière naturelle.

Les trois œuvres d’art intégrées au bâtiment s’inspirent respectivement des mouvements de l’eau, du vent et de la lumière solaire. Selon plusieurs études, les œuvres d’art créent un environnement apaisant qui influence la durée de séjour, diminue la perception de la douleur et réduit les journées d’absence des employés. 

Chaque aspect du CIC a été pensé pour optimiser les soins, l’expérience patient ainsi que l’expérience employé.

 

Projet « Hey, m’avez-vous oublié? »

Le projet « Hey, m’avez-vous oublié? » vise à améliorer l’expérience des patients en attente d’une arthroplastie du genou par l’introduction d’une trajectoire de soins innovante. L’objectif est de maintenir le contact avec le patient afin de le rassurer sur la prise en charge de sa demande de chirurgie, mais également pour valider que son état de santé ne se détériore pas pendant l’attente. 

Le projet comprend l’envoi de questionnaires aux trois mois pour que le patient puisse s’exprimer sur son état de santé, des guides et des vidéos éducatifs pour bien se préparer à l’intervention, un outil de dépistage de la vulnérabilité ainsi qu’une adresse courriel spécifique pour contacter directement l’équipe hospitalière. 

Dans les questionnaires, les commentaires des proches aidants et du patient sont pris en compte pour ajuster en continu les interventions et améliorer les outils développés. Ces innovations optimisent la planification chirurgicale, la préparation des patients de même que la qualité et la sécurité des services. 

Du côté des patients, les bénéfices incluent une amélioration de l’expérience, une diminution de l’anxiété et une plus grande implication dans les soins. Pour les intervenants, la modernisation des outils et des processus permet de gagner du temps et favorise le travail multidisciplinaire, ce qui contribue à une meilleure expérience de travail. D’un point de vue organisationnel, le projet favorise la diminution de la durée du séjour hospitalier ainsi que des complications et des réadmissions, tout en permettant une utilisation optimale des ressources humaines. 

Il est prévu d’étendre le projet à tous les patients en attente d’une arthroplastie du genou, puis à d’autres chirurgies, comme l’arthroplastie de la hanche. Des liens ont également été établi avec d’autres établissements de santé afin de permettre un éventuel déploiement provincial.