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Cancérologie

L'hormonothérapie pour le cancer de la prostate

Description

Qu’est-ce que l’hormonothérapie?

 

Votre corps sécrète naturellement des hormones androgènes, dont la testostérone. Ces hormones naturelles contribuent à la croissance de votre cancer de la prostate. L’hormonothérapie empêche alors votre corps de sécréter ces hormones naturelles. C’est un traitement qui a pour but de ralentir ou d’arrêter l’évolution de votre cancer de la prostate. Ce traitement peut aussi aider à diminuer les symptômes de la maladie comme des douleurs liées aux métastases ou les symptômes urinaires, par exemple.

 
Comment agit l’hormonothérapie?

L’hormonothérapie peut agir de 2 façons :

  1. En arrêtant la production d’hormones.

  2. En bloquant l’action d’hormones.

Dans le cas du cancer du la prostate, l’hormonothérapie agit principalement sur la testostérone.

Procédure

Comment se déroulera votre traitement d’hormonothérapie? 

 

L’hormonothérapie peut être administrée seule ou avec d’autres traitements. L’hormonothérapie peut être utilisée :

  • Avant la radiothérapie ou avant la curiethérapie pour diminuer la grosseur de la tumeur.

  • En même temps que la radiothérapie pour augmenter l’efficacité de la radiothérapie. Après une chirurgie (prostatectomie radicale) ou après la radiothérapie pour diminuer le risque de réapparition du cancer.

  • Comme traitement principal pour arrêter la croissance des cellules cancéreuses.

  • En soins palliatifs pour soulager la douleur ou les symptômes d’un cancer de la prostate avancé (traitement palliatif).

Comment est administrée l’hormonothérapie?

La plupart du temps, les médicaments utilisés pour l’hormonothérapie sont ceux qui bloquent la production de la testostérone. Selon le médicament choisi par votre médecin, l’hormonothérapie peut être administrée de 2 façons :

  • Par pilule

  • Par injection 

Il se peut que votre médecin vous prescrive des pilules en plus des injections. Il vous prescrira le traitement qui vous convient le mieux.
 

Quelles sont la durée et la fréquence de mon traitement?

 Les injections peuvent être données tous les mois ou tous les 3, 4 ou 6 mois dépendamment du traitement prescrit. Ce traitement peut être donné en continu ou de façon intermittente selon votre situation.

La durée est variable d’une personne à l’autre et selon le traitement prescrit. Parlez-en à votre médecin. Il pourra vous en dire plus, selon votre situation et vos préférences.

 

À quel endroit vais-je recevoir mon traitement?

D’abord, avec la prescription remise par votre médecin, vous devez vous procurer votre médicament à la pharmacie.

Ensuite, vous devrez prendre un rendez-vous au CLSC près de chez vous. Lors de votre rendez-vous, une infirmière fera l’injection de votre médicament. Renseignez-vous aussi auprès de votre pharmacie, car certaines pharmacies offrent le service, moyennant certains frais.

Certaines compagnies de médicaments offrent des programmes spéciaux pour les patients. Selon le médicament prescrit, il se peut que votre médecin vous inscrive à un de ces programmes. Si c’est votre cas, une infirmière communiquera avec vous. Elle vous dira où vous présenter pour recevoir votre traitement.

 

Comment vais-je savoir si mon traitement est efficace?

Des prises de sang régulières permettront de vérifier l’efficacité de votre traitement. Ces prises de sang seront faites tous les 3 à 6 mois. Vous pouvez prendre rendez-vous à votre CLSC ou à votre hôpital pour effectuer les prises de sang. Renseignez-vous aussi auprès de votre pharmacie, car certaines pharmacies offrent le service, moyennant certains frais.

Il est important d’amener avec vous votre prescription lors de vos prises de sang.

 

Quand verrai-je mon médecin?

La fréquence du suivi médical est variable d’une personne à l’autre et dépend de votre état. À chaque visite médicale, on vous avisera de votre prochain rendez-vous.

 

Effets secondaires

Quels sont les effets secondaires possibles et quoi faire?

Dépendamment du traitement prescrit et de votre état de santé général, il est toujours possible que certains effets secondaires se produisent. Les effets secondaires de l’hormonothérapie peuvent être différents et d’une durée variable d’une personne à l’autre. En général, les effets secondaires s'atténuent au fur et à mesure que le corps s’habitue au médicament. Rappelez-vous que vous ne ressentirez pas tous les effets secondaires. Certaines personnes en ont très peu, d’autres en ont plus.


Ces effets indésirables, bien que transitoires, peuvent être difficiles à gérer, et certains patients sont alors tentés d’arrêter le traitement. Toutefois, il est important de garder à l’esprit les bénéfices du traitement. Il ne faut surtout pas hésiter à parler de tous vos effets secondaires avec votre médecin lors de vos visites de suivi.
L’hormonothérapie peut provoquer des effets secondaires comme :

  • La fatigue.

  • La prise de poids.

  • La perte de masse musculaire.

  • Des bouffées de chaleur.

  • Des changements au niveau de la sexualité : dysfonction érectile, perte de libido, etc.

  • La perte de poils.

  • L’augmentation de la sensibilité et du volume des seins.

  • Des changements d’humeur, un risque de dépression et des pertes de mémoire.

À long terme, certaines personnes peuvent aussi développer un diabète, des troubles cardiovasculaires et de l’ostéoporose.


Après la fin de votre traitement, les effets secondaires pourraient être encore présents pendant plusieurs semaines à plusieurs mois.

 
Symptômes généraux
1.  Fatigue, prise de poids et perte de masse musculaire

La fatigue est un des symptômes les plus fréquents chez les personnes qui ont le cancer. La fatigue peut être pire si vous recevez d’autres traitements, en plus de l’hormonothérapie, comme la chimiothérapie ou la radiothérapie.

La prise de poids est causée par un plus grand appétit, une réduction de l’activité et la rétention de liquide.

 
Qu’est-ce que je peux faire?
  1. Faites de l’exercice:

  • Faites un exercice d’intensité légère à modérée (ex : yoga, marche) que vous aimez.

  • Si vous faisiez très peu d’exercice avant, augmentez la durée petit à petit.

  • Visez 30 minutes d’exercices, 4-5 fois/semaine. Vous pouvez répartir la durée en tranche de 10 minutes.

  • Respectez vos limites.

  1. Mangez bien :

  • Diminuez vos portions.

  • Mangez plus de fruits et de légumes.

  • Mangez moins d’aliments riches en gras et en sucre.

Le fait de faire de l’exercice et de bien manger vous aidera aussi à diminuer les risques de développer un diabète, des troubles cardiovasculaires et l’ostéoporose.

Votre médecin pourrait vous prescrire aussi des suppléments de calcium et de vitamine D pour prévenir l’ostéoporose au besoin.

Vous pouvez consulter une diététiste pour vous aider à bien manger. Vous pouvez consulter aussi un kinésiologue pour vous aider à vous remettre en forme. Pour savoir comment, consultez la section : "Quelles sont les ressources possibles" de ce guide.


2.  Bouffées de chaleur


Les bouffées de chaleur sont la sensation d’avoir une vague de chaleur au niveau du visage, de la tête et du haut du corps. Cela dure quelques minutes. De la transpiration peut être présente. Les bouffées de chaleur peuvent arriver à n’importe quel moment de la journée ou de la nuit, ce qui pourrait déranger votre sommeil.
 
Il est possible que la fréquence des bouffées de chaleur diminue au fil du temps, pendant votre traitement. Par contre, elles peuvent être encore présentes après la fin du traitement.

 

Qu’est-ce que je peux faire?

Pour diminuer les bouffées de chaleur, vous pouvez :

  • Appliquer des compresses froides (serviettes, linges ou autres) au niveau de la tête et du haut du corps.

  • Porter des vêtements amples et faits de tissu respirant.

  • Prendre de longues respirations abdominales lors de l’apparition d’une bouffée de chaleur. Éviter de respirer de façon superficielle.

  • Arrêter de fumer.

  • Éviter les aliments épicés.

  • Baisser la température de votre chambre à coucher.

  • Maintenir une bonne circulation d’air dans votre maison en ouvrant les fenêtres et/ou en utilisant un ventilateur.

  • Utiliser des draps légers.

  • Prendre un bain ou une douche à l’eau tiède.

  • Consulter un acupuncteur.

Si les bouffées de chaleur sont très présentes et nuisent à votre qualité de vie, communiquez avec votre médecin. Il pourra vous expliquer les options qui s’offrent à vous.


3.  Perte de poils


Une perte de poils peut parfois arriver au niveau des bras et des jambes. La barbe peut aussi devenir moins fournie.  Vous ne perdrez pas vos cheveux.

Il n’y a rien que vous pouvez faire pour prévenir cet effet secondaire.

 

Changements au niveau de la sexualité

1.  Diminution de la taille des organes génitaux


Vos testicules pourraient devenir plus petits à cause de l’arrêt de production de testostérone. Votre pénis pourrait devenir plus petit aussi à cause d’une fréquence moins élevée d’érections.  Cette fréquence moins élevée d’érections peut être causée par une perte de libido et/ou une dysfonction érectile.

Cet effet secondaire peut prendre plusieurs mois avant d’apparaître.

 

Qu’est-ce que je peux faire?

Pour conserver la taille de votre pénis, vous devez tenter de rester actif sexuellement.


2.  Dysfonction érectile


La dysfonction érectile c’est lorsqu’on ne peut obtenir ou maintenir une érection. La dysfonction érectile est causée par l’arrêt de production de testostérone. Elle peut aussi être causée par la radiothérapie ou la chirurgie que vous avez subie pour le traitement de votre cancer.

 

Que puis-je faire?

Si cela vous inquiète, parlez-en à votre médecin. Il pourrait vous proposer :

  • De prendre un médicament par la bouche pour aider à avoir une érection.

  • De prendre un médicament en injection dans votre pénis.

  • De prendre un médicament sous forme de suppositoire dans votre urètre.

  • D’utiliser une pompe pour le pénis avec un anneau qui maintient l’érection.

3.  Perte de libido


La perte de libido (désir sexuel) est fréquente lors d’un traitement d’hormonothérapie. La perte de libido est causée par l’arrêt de production de testostérone.

 

Que puis-je faire?

Pour augmenter votre désir sexuel, vous pouvez :

  • Planifier une activité sexuelle avec votre partenaire. Même s’il y a absence de désir, l’envie et l’excitation viendront avec la stimulation.

  • Initier les rapports à tour de rôle avec votre partenaire.

  • Voir votre vie sexuelle d’un autre œil. Il y a plusieurs options sans pénétration comme le sexe oral, la masturbation mutuelle ou les caresses.

  • Augmenter les périodes d’affection physique avec votre partenaire.

Vous pouvez consulter une sexologue pour vous aider avec cet effet secondaire. Pour savoir comment, consultez la section "Quelles sont les ressources possibles"  de ce guide.


4.  Augmentation de la sensibilité et du volume des seins


Bien que cet effet secondaire soit plus rare, il est possible de voir des changements au niveau des seins. Il n’y a pas de remède pour cet effet secondaire. "Accepter " est le meilleur moyen d’y faire face. Vous pouvez aussi porter des chandails compressifs pour camoufler l’augmentation du volume des seins.

Si cela vous inquiète, n’hésitez pas à en parler avec votre médecin pour connaître les options qui s’offrent à vous. Il pourrait au besoin vous prescrire des médicaments anti-oestrogènes pour prévenir l’augmentation de la sensibilité et du volume des seins.

 


Changements au niveau psychologique

1.  Changement de l’humeur, dépression et perte de mémoire


Vous pourriez observer un changement de votre humeur. Vous pourriez vous sentir plus émotif, plus expressif, plus colérique ou plus irritable.

Vous pourriez aussi être plus distrait et avoir des oublis.

 

Que puis-je faire?

Gardez une bonne communication avec votre entourage. Parlez de vos émotions.

Parlez-en à votre médecin, si vous avez un ou plusieurs de ces symptômes :

  • Humeur dépressive ou tristesse.

  • Manque d’intérêt pour vos activités.

  • Problèmes de sommeil (vous dormez plus ou moins).

  • Fatigue persistante.

  • Problème d’appétit (perte ou augmentation de l’appétit).

  • Idées suicidaires.

Pour vous aider avec la perte de mémoire, vous pouvez :

  • Écrire les choses importantes.

  • Rester actif.

  • Maintenir votre cerveau actif en faisant des activités comme des jeux de mémoire, du sudoku, des mots croisés, etc.

  • Laisser toujours les objets au même endroit.

Retour à domicile

Qui appeler en cas de besoin?

Si vous avez des questions, vous pouvez appeler votre infirmière pivot en oncologie. Si vous n’en avez pas, vous pouvez contacter l’infirmière de la clinique ou le médecin du département de radio-oncologie.

Vous pouvez aussi contacter votre pharmacie communautaire si vous avez des questions au sujet de votre traitement et ses effets secondaires.

 
Quelles sont les ressources possibles?

Pour des inquiétudes en lien avec la sexualité, contacter :

  • La sexologue de notre équipe par le biais de la téléphoniste

Pour plus de renseignements, vous pouvez vous référer aux liens rapides pour les principaux sites internet en lien avec ce guide.

Dernière révision du contenu : le 8 novembre 2022

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