
Par Marie-Christine Laroche – chef de service du CSsanté – 1er août 2025
Perceptible lorsque l’on se retrouve physiquement seul, mais trop souvent insidieuse lorsque nos relations n’offrent pas la profondeur dont nous avons besoin, la solitude a plusieurs visages.
Tous les jours, nous dévalons les rues et arpentons les corridors qui mènent à nos obligations, confiant à notre corps la responsabilité d’atteindre la destination alors que l’esprit s’affaire à trier et à prioriser les tâches à venir et les préoccupations. Sur ce chemin quotidien où nous croisons les autres, peu s’offriront un regard, un sourire, un signe pour se dire : je te vois, tu existes. Et c’est ainsi que nous vivons, côte à côte, ensemble et pourtant, seuls.
Seul à vivre la maladie, seul devant sa propre mort, seul aidant naturel d’un être cher ou seul à devoir porter l’odieux d’une décision… ce sont toutes des formes de solitudes qui se vivent pourtant à l’intérieur de l’essaim, entourées de la nuée, du bruit et de l’effervescence des soignants, des proches, des collègues et des amis. Comment donc reconnaitre ce sentiment pour prendre conscience qu’il nous habite et nous abime silencieusement ? Et comment le rompre, lui frayer un chemin et lui ouvrir une fenêtre pour qu’il inspire et s’expire auprès d’un être bienveillant?
Et c’est parce que la solitude ne se limite pas aux exclus et aux reclus, isolés des masses à la vue de tous, que nous vous proposons aujourd’hui ce numéro qui présente les différentes couleurs de la solitude et de son cousin, l’isolement. Des articles qui, je l’espère, susciteront des prises de conscience, des découvertes, et même l’envie et les moyens de briser la solitude que vous ressentez peut-être aujourd’hui, vous-même, au milieu de la foule.