Au CHU de Québec-Université Laval, les soins intensifs sont bien plus qu’un milieu de soins spécialisés : ils constituent un moteur d’amélioration continue pour tout le réseau.
En misant sur la collaboration interdisciplinaire, les équipes des soins critiques s’engagent activement à repenser l’organisation des trajectoires cliniques afin de faciliter l’accès à l’expertise spécialisée et d’accroître la fluidité entre les unités.
Deux projets structurants, réalisés entre 2024 et 2025, illustrent cette démarche : l’intégration des soins intermédiaires aux soins intensifs à l’Hôpital de l’Enfant-Jésus (HEJ) et le rehaussement du niveau de criticité des soins intensifs à l’Hôpital Saint-François d’Assise (HSFA).
Leur point commun : offrir la juste intensité de soins, au bon moment et au bon endroit, pour mieux répondre à la complexité des besoins des patients.
HEJ : un modèle optimisé intégrant les soins intermédiaires aux soins intensifs
À l’Hôpital de l’Enfant-Jésus (HEJ), l’unité des soins intensifs a évolué vers un modèle intégrant les soins intermédiaires aux soins intensifs (USII) dans un même environnement clinique.
Cette unité intégrée permet de prendre en charge des patients présentant différents niveaux de criticité, avec des ratios de surveillance adaptés à leur état, et s’inscrit dans une volonté de soutenir la fluidité des trajectoires de soins.
Une capacité d’accueil plus efficace
Parmi les composantes-clés de cette réorganisation, six lits ont été réouverts et intégrés à l’unité afin d’augmenter leur capacité de prendre en charge la clientèle de soins intermédiaires.
Cette mesure contribue à réduire la pression sur l’urgence et sur la salle de réveil, tout en permettant de mieux répartir les patients selon leurs besoins cliniques.
Un outil clinique innovant pour le réseau
Pour soutenir l’efficacité et la fluidité de ce modèle intégré, plusieurs équipes cliniques et de gestion, issues de différentes directions du CHU, ont uni leurs expertises pour développer un outil d’évaluation de la criticité des patients.
Celui-ci permet d’ajuster la répartition des ressources en fonction de l’état clinique de chaque patient. Par exemple, il aide à déterminer si un patient doit bénéficier d’une infirmière attitrée ou s’il peut être pris en charge dans un ratio adapté.
Cette innovation a d’ailleurs remporté le prix du choix du public au Congrès Intensifs 2025 du RIISIQ, tenu à Laval.
Des résultats qui parlent d’eux-mêmes
Les résultats obtenus témoignent de la réussite d’un projet appuyé à la fois sur des choix structurants et sur une collaboration interdisciplinaire solide.
La Dre Isabelle Lévesque, directrice adjointe à la coordination médicale et à la fluidité de la Direction des services professionnels et des affaires médicales, souligne d’ailleurs avoir été « impressionnée par le partenariat entre les différents services impliqués ».
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Pour les patients de niveau de soins intermédiaires : diminution de près de 50 % de la durée moyenne de séjour sur civière à l’urgence, soit de 17 heures à 8,1 heures.
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Pour les patients de niveau de soins intensifs : durée moyenne de séjour sur civière à l’urgence demeurée stable, confirmant le maintien de la qualité et de la sécurité.
Cette fluidité accrue se fait sentir jusque dans les milieux en amont. Comme le résument les chefs d’unité de l’urgence de l’Hôpital de l’Enfant-Jésus, Maggie Plourde et Christine St-Pierre Bélanger : « La fluidité est améliorée. Les patients accèdent plus rapidement aux soins appropriés. »
HSFA : une unité des soins intensifs rehaussée pour mieux répondre à la complexité clinique
À l’Hôpital Saint-François d’Assise (HSFA), l’unité de soins intensifs a entrepris un rehaussement du niveau de criticité, passant du niveau 2A au niveau 2B dans le cadre d’un projet structurant.
Ce changement s’est accompagné de l’arrivée d’une équipe d’intensivistes dédiée ainsi que de l’unification des unités des soins intensifs, soins intermédiaires et de l’unité coronarienne, créant ainsi une équipe clinique élargie afin d’assurer des soins optimisés aux patients.
Porté par une démarche clinique, organisationnelle et collaborative, ce projet permet désormais l’accueil de patients plus critiques sous la supervision directe d’intensivistes, tout en réduisant la durée moyenne de séjour et en limitant les transferts vers d’autres établissements.
Une présence médicale renforcée au service des patients et des équipes
La mise en place d’une équipe d’intensivistes dédiée est venu soutenir ce rehaussement, en assurant une supervision médicale rapprochée et un appui direct au personnel clinique dans le suivi des patients.
Cette expertise favorise des décisions cliniques plus rapides, des interventions mieux ciblées et une continuité accrue des soins.
Comme le résume Claudia Gallant, cheffe d’unité à l’HSFA : « Avec la présence des intensivistes, on voit une vraie différence sur le terrain. Les décisions se prennent plus rapidement, les interventions sont plus ciblées et les patients récupèrent plus vite. »
Une unification des unités pour favoriser la polyvalence des équipes
Pour soutenir le rehaussement de l’unité au niveau 2B, les soins intensifs, les soins intermédiaires et l’unité coronarienne ont été unifiés.
Cette collaboration a permis d’élargir la portée clinique et de renforcer la polyvalence des équipes infirmières qui ont ainsi développé leurs compétences grâce à des formations spécifiques et à un partage d’expertise entre les deux spécialités.
Des résultats concrets pour les patients
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Augmentation du nombre de patients ventilés, confirmant la criticité des patients pouvant désormais être pris en charge directement à l’unité de soins intensifs et intermédiaires de l’HSFA.
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Diminution des transferts intersites grâce à la capacité de prendre en charge des patients complexes sur cette même unité.
Un engagement collectif pour des soins critiques toujours plus humains et accessibles
À l’occasion de la Semaine des soins intensifs, la Direction des soins critiques tient à remercier chaleureusement toutes les équipes cliniques œuvrant dans les plateaux techniques de soins intensifs du CHU, ainsi que les nombreuses directions partenaires qui ont contribué à ces projets, notamment la Direction médecine, la Direction des services multidisciplinaires (DSM), les unités multiclientèles, la Direction des services professionnels (DSP), la Direction adjointe de la fluidité et la Direction des soins infirmiers (DSI).
Photo principale : les équipes de l’Hôpital Saint-François d'Assise participant au projet structurant en soins critiques du CHU de Québec-Université Laval.