
Aimer sa famille comme elle est
Pralong, Joël
Nouan-Le-Fuzelier, EdB, 2019, 136 pages
L’auteur de Aimer sa famille comme elle est est bien connu pour ses nombreuses publications. Joël Pralong est prêtre et depuis une dizaine d’années, il a abordé un peu plus d’une vingtaine de sujets, puisant dans sa longue expérience d’accompagnement. En trame de fond de ce petit livre, il s’appuie sur l’exhortation apostolique du pape François Amoris Laetitia (La joie de l’amour) pour nous parler de la famille « avec ses joies et ses peines » telle qu’elle est dans notre monde d’aujourd’hui. Il nous rappelle que « … la famille n’est pas statique; comme chaque individu elle grandit à travers des épreuves, des échecs et des traversées du désert ». Il est certain que ce livre s’adresse à des chrétiens par ses nombreuses citations de l’exhortation apostolique La joie de l’amour et ses références bibliques. – Michel Delorme

Voyages spirituels
Collectif
Montréal, Ulysse, 2019, 208 pages
Un nouveau livre pour les voyageurs en quête d’intériorité et de beauté! Les éditions Ulysse ont collaboré avec l’agence Spiritours, voyagiste spécialisé dans l’organisation de voyages de ressourcement pour petits groupes, afin de créer le tout nouveau livre Voyages spirituels | 50 itinéraires de rêve autour du monde, qui décrit au jour le jour des circuits proposant des expériences inoubliables à vivre aux quatre coins du monde pour se ressourcer. Cet ouvrage inédit, unique en français met en lumière une forme de tourisme dont la demande est en hausse partout dans le monde.
Que ce soit par la découverte de chefs-d’œuvre de l’architecture religieuse, en pèlerinage dans des lieux saints ou au calme dans la nature, les voyages spirituels permettent de découvrir des lieux empreints d’harmonie et de calme, pour mieux se reconnecter à soi. Marches contemplatives au cœur du Sahara; découverte des églises, cathédrales et monastères d’Europe; explorations de la Terre sainte en Israël et du mont Kailash au Tibet; expériences de communion avec la nature au Kenya et en Islande : c’est à ce genre d’évasion, et plus encore, que vous convie ce magnifique livre richement illustré de centaines de photographies. – Éditions Ulysse en collaboration avec Spiritours

Décoder un tableau religieux
Burnet, Éliane et Burnet Régis
Paris, Cerf, 2018, 200 pages
Vous est-il déjà arrivé de contempler un tableau ancien représentant une scène biblique en regrettant de n’avoir aucune clé pour en décoder les différents symboles? Si oui, courez vite à la librairie pour vous procurer ce livre d’Éliane et Régis Burnet. Cet ouvrage est un incontournable pour qui veut comprendre l’art occidental qui, jusqu’au XIXe siècle, était majoritairement à caractère religieux.
À une certaine époque, l’art religieux avait une double fonction; d’abord, orner les églises, mais aussi transmettre et soutenir la foi des fidèles, nourrir leur méditation et contribuer à élever leur âme vers Dieu. Les tableaux étaient la bible des gens du peuple qui, pour la plupart, ne savaient pas lire; à travers l’art, ils apprenaient les récits évangéliques. Tous ces tableaux sont donc porteurs d’un message.
Chaque chapitre du livre a comme point de départ un tableau représentant une scène tirée du Nouveau Testament; il s’agit en fait du deuxième ouvrage de ce type rédigé par ces deux auteurs (mère et fils), le premier publié en 2016, portant sur les tableaux religieux inspirés de l’Ancien Testament. Chaque chapitre est structuré de la même façon. On trouve d’abord une description de la scène représentée par le tableau; vient ensuite la citation du passage biblique auquel le tableau fait référence. Une traduction picturale nous renseigne sur les personnages, le lieu, les objets représentés. La section « Allons plus loin » est particulièrement intéressante; les auteurs approfondissent la scène représentée, expliquent comment la représentation de cette scène a évolué au cours des siècles, influencée par les différents courants de pensée. Ils nous donnent aussi des clés de lecture pour reconnaître les personnages : pourquoi l’un d’eux est-il souvent représenté avec tel objet, ou tel autre avec tel animal, quelle est la signification des couleurs. Ce livre est passionnant, captivant, et permet de se réapproprier l’héritage des artistes des siècles passés. En le refermant, j’ai fait un vœux : que les auteurs reprennent leur travail d’analyse, cette fois-ci avec les icônes. Si un jour Éliane et Régis Burnet publient un ouvrage sur ce sujet, il aura certainement sa place dans ma bibliothèque! – Claude Couillard

À l’école de la fragilité
Nadeau, Gilles
Montréal, Médiaspaul, 2019, 203 pages
Nous poursuivons avec le récent ouvrage de l’auteur, car nous avons déjà présenté ici (2016, vol 9 (3), p. 58) son livre précédent : Écouter, hériter, accompagner (Novalis, 2016). Ce livre constitue en quelque sorte la suite du précédent. Après avoir intégré, dans le cadre de son ministère pastoral, un groupe de parole d’hommes en phase palliative de cancer; après avoir écouté et reçu leurs paroles, et après avoir accompagné, l’auteur veut maintenant transmettre. L’ouvrage se veut un exercice de transmission; transmission de paroles et d’expériences vécues.
L’auteur retient 15 paroles (15 chapitres) de ces hommes affligés par le cancer. Ces paroles nous plongent au cœur de la fragilité. Fragilité ontologique, mais surtout cette vulnérabilité qui ébranle la personne éprouvée par la maladie. La philosophie des soins palliatifs incarne bien cette reconnaissance de la fragilité. Mais, attention : « Bonne nouvelle! La fragilité ne vient pas seule. Elle a des compagnes. » (p. 12). Si le patient est éprouvé dans sa chair, il demeure toujours un patient actif. Il est ce patient acteur de son existence, avec la solidarité. C’est cette dynamique et ce mouvement, comme impulsion de la fragilité, que l’auteur veut éclairer.
« Les bondieuseries, ça peut servir », affirme un homme. Comme pour marquer le fait que du fond de l’angoisse de la mort, l’être humain sollicite sa préoccupation ultime, dimension de profondeur, dimension religieuse. Les paroles de ces hommes sont des paroles vivantes qui expriment la tension effective au cœur du drame de la maladie : tension entre « on est rendu là » et « on est encore là »; tension entre détresse et consolation. L’auteur refuse de conclure et souhaite que ces expériences de fragilité partagées puissent avoir une résonance au cœur du lecteur. – Réjean Boivin

À nous la liberté
André, Christophe, Alexandre Jollien et Matthieu Ricard
Paris, L’Iconoclaste, 2019, 588 pages
« Nous sommes le jouet de nos conditionnements, de nos pulsions, de nos conflits intérieurs, de nos pensées errantes et de nos émotions perturbatrices » écrit Matthieu Ricard. Comment sortir de cette prison et aborder sereinement l’existence? Voilà l’objet de ce livre écrit à trois voix, celle du philosophe Alexandre Jollien, du psychiatre Christophe André et du moine bouddhiste Matthieu Ricard.
En 2016, ils avaient publié ensemble Trois amis en quête de sagesse, un ouvrage passionnant offrant des réflexions profondes et novatrices. Voilà qu’ils se retrouvent pour échanger cette fois sur la liberté intérieure, celle qui nous permet de nous affranchir des causes de la souffrance et de garder le cap quand le mal de vivre semble nous conduire tout droit au découragement.
Ils ne proposent pas un enseignement, mais plutôt des réflexions et des témoignages souvent très intimes sur leurs expériences manquées ou réussies. Les échanges sont spontanés, sincères, empreints de chaleur et de complicité, en accord avec leurs choix de vie. Ils explorent certains obstacles à la liberté intérieure comme la peur, le découragement, le désespoir et l’égocentrisme, qui sont de véritables champs de bataille intérieurs qui nous tiennent à la gorge. Avancer, progresser, se délester de ce qui alourdit, voilà le grand défi qui est proposé à tout être humain en quête de paix intérieure.
« L’homme ne naît pas libre, il le devient » écrivent-ils en introduction de cet ouvrage, mais un entraînement de l’esprit est requis pour dénouer les conditionnements et s’attaquer aux toxines du mental. Sans prétention et sans discours savant, ils invitent le lecteur à marcher vers sa véritable nature, à progresser sur le chemin de la liberté et à développer la bienveillance inconditionnelle. Un programme exigeant, mais qui ouvre sur la pacification intérieure. – Claudette Lambert