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De nouvelles publications pour l’UETMIS

18 décembre 2018

La pertinence clinique du traitement de l’eau à double osmose inverse pour la suppléance rénale et l’évaluation des approches psychothérapeutiques de courte durée pour le traitement des troubles anxieux et dépressifs en oncologie font partie des thèmes abordés dans les nouvelles publications de l’UETMIS.
 
Pertinence clinique du traitement de l’eau à double osmose inverse pour la suppléance rénale : évaluation dans le cadre des travaux du Nouveau complexe hospitalier (NCH)
Les différents traitements de dialyse consistent à faire circuler le sang à l’extérieur de l’organisme dans un appareil d’épuration afin de provoquer des échanges entre le plasma du malade et un liquide (dialysat) circulant dans ce dispositif. Puisque l’eau est le principal constituant du dialysat et que ces procédures requièrent de grands volumes de dialysat, il est par conséquent essentiel de contrôler sa qualité bactériologique et chimique afin de réduire les risques toxiques et infectieux. L’utilisation d’un dialysat de qualité microbiologique supérieure, dit dialysat « ultrapur », pourrait contribuer à améliorer la santé des patients sous dialyse. L’eau ultrapure peut être obtenue par ultrafiltration ou par l’utilisation d’un système de traitement à double osmose inverse. Le centre de dialyse hospitalière du CHU de Québec-Université Laval (CHU) produit actuellement un dialysat de qualité ultrapure pour tous les traitements d’hémodialyse, et ce, par l’utilisation d’un procédé d’ultrafiltration. La Direction clinique du Nouveau complexe hospitalier (NCH) du CHU a sollicité l’Unité d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé (UETMIS) afin de déterminer si un système de traitement d’eau à double osmose inverse pour la suppléance rénale était nécessaire pour la sécurité des soins aux patients.
 
Dans l’ensemble, les différents organismes de bonnes pratiques cliniques recommandent l’utilisation d’un dialysat ou d’une eau de qualité ultrapure pour les différentes modalités de dialyse. Les données probantes disponibles suggèrent que l’utilisation d’un dialysat ultrapur en hémodialyse est associée à une amélioration des marqueurs de l’inflammation, de l’état nutritionnel et de l’anémie (en particulier le taux d’hémoglobine et l’usage des agents stimulant l’érythropoïèse) comparativement à un dialysat standard. Plusieurs lacunes méthodologiques dans les études originales, en raison notamment du nombre limité de sujets étudiés, de la courte durée de suivi des patients, des définitions utilisées pour caractériser le dialysat ultrapur et de la présence de conflits d’intérêts, limitent l’interprétation de ces résultats. De plus, le lien entre les marqueurs intermédiaires mesurés dans ces études et l’impact à long terme sur la santé des patients est peu documenté. Les données issues des études sont également insuffisantes pour pouvoir conclure quant à l’impact de la qualité du dialysat en hémodialyse sur des indicateurs de mortalité, d’évènements cardiovasculaires, d’amyloïdoses et d’infections. Par ailleurs, aucune étude comparant l’impact sur la santé relié à l’utilisation d’un dialysat ultrapur obtenu par ultrafiltration ou par un système de traitement d’eau à double osmose inverse n’a été identifiée. L’analyse des résultats de l’enquête montre que des systèmes de traitement d’eau à double osmose inverse sont largement implantés dans les hôpitaux au Québec, dont notamment dans deux centres hospitaliers universitaires.
 
En appréciant l’ensemble des données probantes, l’UETMIS recommande au Service de néphrologie du CHU de poursuivre, de même que dans les futures installations du NCH, l’utilisation d’un dialysat de qualité ultrapure pour la suppléance rénale. Cependant, l’UETMIS ne peut se prononcer à partir des présentes données d’efficacité et d’innocuité sur le type de système de traitement d’eau à privilégier pour alimenter les appareils d’hémodialyse et d’hémodiafiltration dans les futures installations du NCH du CHU. L’UETMIS suggère toutefois à la Direction clinique du NCH de s’appuyer sur l’analyse d’intrants additionnels tels que la capacité de filtration, les enjeux environnementaux, les alternatives en cas de bris, l’entretien, les risques de contamination et les coûts pour orienter sa décision dans le choix d’un système de traitement d’eau pour la suppléance rénale.
 
Pour en savoir plus : https://www.chudequebec.ca/getmedia/bb281d8d-fc03-4b7e-9d04-134be8dcda88/RAP_09-18-eau_ultrapure.aspx
 
 
Évaluation des approches psychothérapeutiques de courte durée pour le traitement des troubles anxieux et dépressifs en oncologie
Les répercussions du cancer et des traitements qui y sont associés sur la santé mentale des patients peuvent se manifester tout au long du continuum de soins et de services, et ce, tant au moment du diagnostic que lors des traitements, du suivi, de la rémission, des soins palliatifs ou encore de la période de fin de vie. Près de la moitié des personnes atteintes d’un cancer sont susceptibles de présenter de la détresse psychologique alors qu’environ un tiers auront un diagnostic de troubles de l’adaptation, de troubles anxieux ou dépressifs. Au CHU de Québec-Université Laval (CHU), la systématisation de la détection de la détresse psychologique s’accompagne d’un nombre croissant de patients à accompagner. Avec l’objectif de revoir l’offre de services de psychothérapies individuelles, la Direction des services multidisciplinaires a sollicité l’Unité d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé (UETMIS) du CHU afin d’évaluer quelles seraient les approches psychothérapeutiques individuelles de courte durée à privilégier pour le traitement des troubles anxieux et dépressifs chez les patients adultes suivis en oncologie.
 
Les données probantes disponibles suggèrent que les psychothérapies individuelles de courte durée peuvent être efficaces pour le traitement de la dépression majeure et des troubles anxieux, qu’elles soient dispensées seules ou en combinaison avec notamment des interventions pharmacologiques ou psychosociales. À ce jour, les données probantes ne permettent pas d’établir la supériorité d’une approche de psychothérapie individuelle par rapport à une autre. Toutefois, plusieurs auteurs des guides de pratiques retenus dans la présente analyse mentionnent que différentes approches psychothérapeutiques (exemple : thérapie cognitivo-comportementale, thérapie psychodynamique brève, thérapie existentielle-humaniste) ou certaines de leurs composantes pourraient être utilisées selon les besoins du patient, ses préférences, sa réponse au traitement et les ressources locales disponibles. Un suivi effectué sur une base régulière suivant le début de la psychothérapie avec une réévaluation des symptômes, de l’observance et de la satisfaction du patient est également recommandé afin de réviser l’approche au besoin. L’analyse de la pratique actuelle montre que l’offre de services en oncologie psychosociale et spirituelle est bien implantée et diversifiée au CHU. Toutefois, les approches de psychothérapie individuelle disponibles et les modalités d’accès aux services qui diffèrent d’un hôpital à l’autre soulèvent des enjeux organisationnels et d’équité.
 
En appréciant l’ensemble des données disponibles, l’UETMIS recommande à la Direction des services multidisciplinaires en collaboration avec l’équipe d’oncologie psychosociale et spirituelle et la Direction clientèle – Néphrologie et oncologie, de réviser son offre de services ambulatoires et en cours d’hospitalisation en psychothérapie individuelle de courte durée afin de rendre accessibles les approches psychothérapeutiques, ou certaines de leurs composantes, à l’ensemble de la clientèle oncologique ayant des troubles anxieux et dépressifs dans les différents hôpitaux du CHU. De par sa vocation de centre tertiaire et universitaire, il apparaît essentiel que les activités de l’équipe d’oncologie psychosociale et spirituelle du CHU puissent s’inscrire dans le cadre d’une démarche évaluative visant à améliorer l’accessibilité, l’équité et la qualité des soins et services en psychothérapie individuelle de courte durée auprès des personnes atteintes de cancer.
 
Pour en savoir plus :
https://www.chudequebec.ca/getmedia/0e78b18f-9c12-41b7-872c-d6bb6799ea67/RAP_11_18_Psyco-oncologiev2.aspx
 
 
Pour consulter les autres publications récentes de l’UETMIS : https://www.chudequebec.ca/professionnels-de-la-sante/evaluation/publications.aspx
 

Dernière révision du contenu : le 18 décembre 2018

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